Nébuleux comme un cumulonimbus, fatigant comme une carence en magnésium, gris comme une taupe, février s’est révélé propice au repli, à la réflexion et à la découverte de valeurs sûres (des « pépites », comme disent les tiktokeurs !). Bref, voici mes favoris de février, que je ne peux que vous recommander chaudement. Il est aujourd’hui question d’un livre, d’une newsletter, d’articles, d’une série et de podcasts. De quoi faire le plein de belles choses. De prendre le temps. De voir grand.

RAISON 1 : la plume habile et subtile de Géraldine Dormoy

Il est des coïncidences qui ne peuvent laisser indifférente. Dans sa dernière newsletter intitulée « Apprendre à me laisser le temps et ne plus voir ma vie comme une course », Géraldine Dormoy souligne l’importance d’aller à son rythme. De savoir ralentir. « J’ai tendance à oublier que pour créer, il faut beaucoup de vide autour », résume-t-elle. Des mots qui sont arrivés à point nommé, à l’heure où j’ai pris la décision de réduire la cadence. Fan de Géraldine et de sa plume aiguisée depuis les débuts de son blog « Café mode » (avec une vraie passion pour sa rubrique « Les films bien sapés »), je continue à la suivre sur Instagram, mais aussi au fil de ses articles dans le magazine Marie-Claire. Et je viens de dévorer son dernier livre, « L’Âge bête », dans lequel elle explore son adolescence. Notre adolescence, devrais-je dire, puisqu’elle et moi sommes nées au milieu des années 1970. Quadras ou non, je vous conseille ce récit, authentique et sans concessions. Quel talent !

RAISON 2 : la série « Anatomie d’un divorce »

« Fleishman Is In Trouble » (il s’agit du titre original) suit les pérégrinations, les doutes et les remises en question de trois amis : Toby Fleishman, 41 ans, brillant médecin récemment divorcé en plein désarroi. Libby, qui a abandonné ses espoirs en même temps que son job de journaliste pour devenir mère de famille à plein temps. Et Seth, célibataire qui entend bien profiter des nuits new yorkaises. Sauf que… la série, d’une finesse incroyable et d’une intelligence folle, va bien plus loin que les apparences. Et aborde des sujets difficiles tels que la dépression ou les violences médicales. Pourtant, les épisodes s’enchainent et l’espoir grandit. Certains diront qu’il s’agit d’une série féministe puisqu’elle donne la parole aux femmes. Personnellement, j’y ai vu une histoire indulgente et tendre (mais aussi très drôle) sur des gens ordinaires qui font de leur mieux quand leur vie part à la dérive. Le tout raconté par une voix off redoutable de pertinence.

RAISON 3 : le podcast « Le goût de M »

Si j’ai connu Géraldine Sarratia avec le podcast « Dans le genre de » (que je vous recommande vivement au passage), j’attends désormais chaque vendredi le nouvel épisode du « Goût de M ». Déjà parce que j’achète régulièrement le journal Le Monde et son supplément du samedi. Et puis parce que le sujet me fascine : comment le goût se construit-il ? Par héritage ? En opposition ? Le snobisme est-il héréditaire ? Atavique ? D’où vient le goût ? Existe-t-il un mauvais goût ? En interviewant des personnalités de la mode, du cinéma, de la musique, la journaliste élève le débat. Je ne peux que vous conseiller les épisodes avec Karin Viard, Marina Foïs et Jean Touitou. Trois regards sur le monde qui se sont construits de façon totalement opposée. Passionnant.