Cette semaine, j’ai eu la chance de découvrir en avant-première la toute nouvelle exposition du musée de Flandre, niché sur le sommet du Mont Cassel. Et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de « Silence & résonance », à savoir un panel de l’œuvre du talentueux (quel doux euphémisme) artiste belge Hans Op de Beeck, qui nous a expliqué son travail avec passion, douceur et élégance. Je vous livre aujourd’hui mes 3 raisons très personnelles pour célébrer, savourer, apprécier la vie, dans ses petits riens et ses grands tout, en compagnie de l’un des plus grands artistes d’aujourd’hui. J’espère que cet article lui rendra hommage à sa juste valeur. Quelles que soient vos affinités artistiques, vous ne serez pas déçus, je vous en fais la promesse solennelle !
RAISON 1 : pour sa palette grise, de prime abord intrigante mais où règne la vie
Ce qui interroge immédiatement, c’est la tonalité sourde adoptée par l’artiste : le gris. Un choix assumé dont Hans Op de Beeck nous a livré la raison : « En enlevant la couleur, on peut plonger dans l’essence de l’objet, qu’il soit un portrait ou un paysage. Mon travail n’est pas une simulation mais une évocation que j’utilise pour créer des émotions. Et avec ces émotions, je double ou triple l’intensité de la vie. » Des propos qui m’ont forcément chamboulée, moi qui ne sais souvent que faire de toutes ces émotions qui m’assaillent en permanence. Résonance, vous avez dit résonance ? Le titre de cette exposition est décidément bien choisi.






RAISON 2 : parce qu’il révèle la poésie de l’ordinaire
C’est avec une infinie délicatesse et beaucoup d’humilité que l’artiste nous a expliqué son travail. Connu et célébré dans le monde entier (sa dernière exposition en Finlande a attiré par moins de 168 000 visiteurs), il reste en lui une part de l’enfant calme et introverti qui s’évadait dans le dessin et adorait cueillir des mûres (un thème récurrent dans son univers). « J’aime mixer la banalité avec la richesse. Une tasse de café peut ainsi avoir autant de valeur qu’un bijou, et c’est ce qui créé la valeur de la vie quotidienne », nous a-t-il expliqué. La valeur de la vie qui se révèle notamment avec une nature morte extrêmement impressionnante de par ses dimensions. « C’est le monde disproportionné que je vois quand je rêve », sourit-il. En se saisissant du Memento Mori (littéralement « Souviens-toi que tu vas mourir »), l’artiste célèbre plus que jamais la vie. « Certains me pensent mélancolique, mais c’est tout le contraire. »




RAISON 3 : parce que son œuvre répond parfaitement aux collections du musée
L’œuvre prolifique de l’artiste explore de nombreux médiums, de l’aquarelle à la vidéo, de la sculpture à la photographie. Mais aussi de nombreux genres : portraits, paysages, natures mortes et autres vanités. Avec un travail aussi exploratif, il assure la filiation des peintres flamands des 16e et 17e siècles. Ses 20 œuvres sont d’ailleurs présentées au cœur de l’accrochage du musée, comme un dialogue à travers les époques. C’est audacieux, pédagogique et habilement révélateur du caractère universel de l’art. Une réussite, assurément.




Un GRAND merci au musée de Flandre pour ce savoureux après-midi de printemps. À Cécile, Alexandre et toute l’équipe : bravo ! Pour planifier votre visite et connaitre les horaires et les tarifs, rendez-vous sur le site du musée.