3 raisons pour… apprécier la nouvelle expo aussi pertinente qu’impertinente à La Condition Publique de Roubaix

Expositions & projets artistiques

Pour fêter l’arrivée du printemps et des beaux jours, La Condition Publique invite à la réflexion en accueillant une exposition qui fait réfléchir, sourire et (re)bondir : Fake News 2, art fiction mensonge. Où comment les fausses croyances, créations hélas intentionnelles, nous envahissent. L’art étant le reflet du monde, cet accrochage est conçu comme un appel à la vigilance, incitant vivement à se questionner. Entre info et intox, sommes-nous capables de faire le tri ? C’est dans le fabuleux laboratoire créatif de Roubaix que vous obtiendrez des éléments de réponses… Voici mes trois raisons pour vous y rendre, garanties 100% vraies !

RAISON 1 : une exposition où la dérision règne en maître

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les réseaux sociaux en prennent pour leur grade. Supports de choix pour la circulation des fake news, ils font forcément l’objet d’une attention toute particulière. L’artiste encoreunestp se joue de Twitter en emprisonnant son oiseau bleu dans une installation faite de cages. En s’approchant, on y découvre des tweets pour le moins caustiques… mais si drôles !

Pouce en l’air, like, partage… bien souvent flatteurs d’egos en mal de reconnaissance, ces nouveaux codes sont entrés dans les mœurs. Récompense, tyrannie et voyeurisme… autant de notions développées dans les œuvres pop de l’artiste singapourien Kevin Lau.

Quel meilleur thème que celui de la conquête de l’espace pour réveiller les conspirationnistes de tous bords ? Installées face à face, deux œuvres sèment le trouble en reconstituant de fausses explorations savamment documentées. On y croirait presque…

Mais parfois on se laisse piéger. Même quand on est un algorithme ! Le facétieux Berlinois Simon Werckert a littéralement hacké Google Maps début 2020. Comment ? En transportant 99 smartphones dans un petit chariot à travers les rues de Berlin, créant un simulacre de bouchon. Simple et efficace, la performance est restée dans les annales.

Saisissant. C’est ce que j’ai pensé dès l’entrée dans l’exposition, face au « Salvator Mundi » de Raphaël Fabre (et non de Léonard de Vinci). L’artiste a en effet recréé numériquement le tableau le plus cher du monde. Ou quand la technique détourne, se joue de nos sens et sème la zizanie dans l’authenticité des œuvres.

RAISON 2 : des œuvres confondantes… à s’y méprendre

Quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir Kim K. et Donald Trump sur un écran. Sauf que… ces vidéos sont des deepfakes, des intox animées construites à partir d’images réelles pour faire dire ce qu’on veut à qui on veut. Quand je vous disais que l’exposition questionnait…

Intox toujours, avec l’œuvre d’Alain Josseau. Face à un écran, nous apercevons une ville en guerre, des immeubles détruits, des images de désolation. Sauf qu’il suffit de jeter un œil juste derrière le mur pour comprendre que la séquence est créée de toutes pièces et en direct sur un fond vert. La guerre, un spectacle comme un autre ? Malin et effrayant à la fois.

Revoilà Raphaël Fabre, cette fois-ci avec un autoportrait réalisé numériquement. Un avatar virtuel largement inspiré de lui, destiné à duper les agents de l’État civil, puisqu’il s’en est servi pour faire une demande de carte d’identité. « Mon travail porte sur la frontière entre la réalité et le virtuel et l’ambiguïté entre le vrai et le faux », confiait-il au journal Le Parisien en 2017. C’est une réussite.

Autre œuvre marquante, un mur entier composé de unes de journaux où ont été gommées des silhouettes de femmes, de migrants, de groupes qu’on ne souhaitait pas faire figurer. Une invisibilisation volontaire de personnes dont les images ont ensuite été enfermées dans des fioles puis répertoriées.

RAISON 3 : un lieu à couper le souffle

Je ne peux que vous recommander cette exposition qui ne laisse vraiment pas indifférent. D’autant plus qu’elle est présentée dans un lieu époustouflant. Bâtiment monumental datant de 1901, La Condition Publique servait à l’époque de halles de stockage et de conditionnement de matières textiles. Vestige du passé de Roubaix, elle a été réhabilité entre 2014 et 2020 et accueille désormais pléthore d’événements pour toute la famille, toutes les sensibilités et toutes les aspirations. Le tout encadrés par une équipe souriante et accueillante. Quelle chance nous avons de pouvoir profiter d’une telle structure sur la métropole lilloise ! C’était ma première visite mais ce ne sera pas la dernière.

L’exposition Fake news 2, art fiction mensonge est présentée jusqu’au 16 juillet. Toutes les infos pratiques se trouvent sur le site de La Condition Publique, que je remercie plus que chaleureusement pour la découverte, la richesse de la visite guidée et la sympathie de l’équipe.

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