Je vous avais prévenus dans cet article sur les Jardins Mallet-Stevens : en attendant notre prochain voyage, je compte bien vous montrer ici quantité de richesses et de trésors nordistes à (re)découvrir. Et puisque les musées et autres salles d’exposition ont rouvert leurs portes il y a quelques jours, c’est tout naturellement que je me suis précipitée au Tripostal, lieu bien connu des Lillois pour sa programmation réjouissante vouée à l’art contemporain.
3 raisons pour… vous souhaite la bienvenue à bord de « Colors, etc. », une exposition aux confins de l’art et du design sous le signe d’une audace réconfortante, joyeuse et joueuse. Un événement remarquable organisé dans le cadre de Lille 3000, que je remercie au passage pour l’invitation !
RAISON 1 : débutons par le jaune, qui nous accueille dès l’entrée dans l’installation « Remain in light » de Liz West. L’artiste anglaise a utilisé lumières et miroirs pour parer les huit colonnes de l’entrée de couleurs toutes plus éclatantes les unes que les autres… dont le jaune, symbole d’énergie voire d’euphorie. Le ton est donné.
Le jaune se retrouve également dans l’une des installations les plus marquantes de « Colors, etc. », à savoir « Ballon jaune. Le contenant et le contenu ». Derrière ce titre des plus énigmatiques, signé Penique Productions, se cache une sculpture gonflable faite de plastique recouvrant une série de caddies de supermarchés, pour un plongeon au sein d’une atmosphère totalement singulière, voire un tantinet perturbante. Dans tous les cas inoubliable.
Jaune toujours, dans l’installation faite de chaises danoises d’Arne Jacobsen toutes découpées manuellement, ou encore dans « Lucis Aetenae », où une source lumineuse se reflète sur un miroir, telle une lumière divine dans laquelle apparait le visiteur.
RAISON 2 : Fougueux, captivant et ardent, signe de force et de sensualité, le rouge avait forcément toute sa place dans une exposition aussi ambitieuse que celle-ci. Première œuvre à s’emparer de cette couleur, « The Secret of red ». Le secret en question explique comment un simple insecte (à savoir la cochenille) a changé l’histoire du monde dans lequel nous vivons, en étant à l’origine d’un colorant carmin. Totalement troublant.
Du rouge, il y en a aussi dans une autre installation pour le moins mémorable, puisqu’il s’agit d’un labyrinthe nommé « The Onion Farm » évoquant une station de lavage d’où l’on ressort amusé et ragaillardi. « Colors, etc. » nous fait décidément retrouver espoir et enthousiasme après de nombreuses semaines teintées… de fadeur.
RAISON 3 : finissons par le rose, à la fois doux, paisible et tendre. Mais aussi vivifiant et tonique ! C’est d’ailleurs la première impression qui m’est venue en tête à la découverte de ce couloir orné de figures arrondies géantes. « Loopingline I », c’est son nom, est considéré comme un véritable champ de couleurs tracé grâce à un procédé industriel. Pour l’anecdote, il s’agit à ce jour de la plus grande fresque de l’artiste batave Thomas Trum. Et le résultat est saisissant.
Dernière œuvre coup de cœur, celle de Klass Rommelaere, une série de marionnettes géantes brodées. À la fois hommage à la série « The Outsider » (les afficionados de Stephen King apprécieront), allusion aux parades des défilés de parcs d’attraction et souvenir de son grand-père, l’œuvre interpelle. Faites comme nous : attardez-vous sur les détails des broderies, promenez-vous entre les silhouettes et surtout, laissez-vous emporter.
Merci encore à Lille 3000 pour cette invitation qui a marqué mes retrouvailles avec l’art et les expos. Et pour cet excellent moment passé en parfaite compagnie. Si l’aventure vous tente, tous les informations pratiques se trouvent ici.