J’ai choisi de vous parler aujourd’hui de beauté. De volupté. De joie. Dans cet article il sera également question de danse. De musique. De chorégraphie. Voici ce que m’inspire le travail d’Henri Matisse. Par une belle matinée d’hiver, j’ai eu la chance de bénéficier d’une agréable et inoubliable visite du musée que l’artiste a fondé au Cateau-Cambrésis. Avant de fermer ses portes pour plusieurs mois de travaux, le musée Matisse propose un dernier accrochage que je ne peux que vous recommander chaleureusement.
RAISON 1 : pour profiter des fabuleuses gouaches découpées
C’est mon coup de cœur de l’accrochage. Quand je pense à Matisse, je me remémore invariablement ses fameuses gouaches découpées. Avec des formes tranchantes, dansantes et modernes, mais aussi par le recours aux couleurs pures, le maître du Fauvisme a su exprimer mouvement et joie de vivre. Si cette technique exigeante prend toute son ampleur dans les années 1930, elle atteint son apogée avec les illustrations du livre « Jazz » (1947), dont les planches sont exposées. La fluidité de ses compositions évoque une danse, comme dans le découpage « Icare », où la figure semble flotter dans un ciel étoilé.





RAISON 2 : pour virevolter de sculpture en sculpture
De chorégraphie, il en est question tout au long du parcours. L’accrochage est savamment ponctué par des sculptures qui semblent elles aussi danser parmi les œuvres. Ces figures en volume répondent aux tableaux, nous guident de période en période et apportent des respirations nécessaires. Car il faut bien avouer que se plonger dans le travail de Matisse est une expérience riche, enivrante et bouleversante qui réveille les sens.






RAISON 3 : pour découvrir des tissus chamarrés et somptueux
L’accrochage nous montre que le maître de la couleur était également passionné de tissus, qu’il collectionnait. Quoi de plus normal pour un descendant de tisserands ! Représentés dans des décors exubérants, ils servent la composition de ses toiles. Mais ces étoffes sont aussi vêtements, comme sur la lithographie « Blouse romaine » qui nous accueille au tout début de ce voyage. Tissu encore avec quelques pièces sorties de sa collection personnelle, comme cette majestueuse blouse « abbaya » du Proche-Orient, dont les motifs géométriques font écho avec le tableau tout proche.



Merci au musée Matisse pour ce remarquable accrochage qui nous en dit long sur la qualité et l’exigence de l’équipement. Cet accrochage est visible jusqu’au 21 mai à 18h. Pour faire le plein de couleurs, ne tardez pas à préparer votre visite car il faudra ensuite attendre 2024 pour en profiter de nouveau. Bonne visite !