Ce fut incontestablement l’un des plus beaux moments de notre récent séjour new yorkais. Avec ses douces volutes, ses rondeurs organiques et son design charnu qui détonne et étonne face aux buildings environnants, le Solomon R. Guggenheim nous a subjugués sur la forme comme sur le fond. Nous vous donnons aujourd’hui rendez-vous sur la mythique 5th avenue, dans le non moins mythique musée conçu par le génial Frank Lloyd Wright. N’attendons pas une seconde de plus, c’est parti pour une visite en pente douce.
RAISON 1 : tout au long du parcours fluide organisé dans la galerie en spirale, je me suis laissée bercée par la lumière douce et les rondeurs exquises du bâtiment. L’amoureuse de la géométrie que je suis s’en est pris plein les mirettes, même si le fabuleux musée contient nombre de coins et de recoins où l’art moderne règne en maître. Le sexagénaire, inauguré en octobre 1959, est bien plus qu’un lieu d’exposition : il s’agit d’un véritable écrin. Mon conseil : prenez l’ascenseur et montez directement au dernier étage, vous pourrez ensuite savourer votre visite en descendant la douce pente éclairée par une gigantesque verrière conçue pour mettre les lieux et les œuvres en valeur.
RAISON 2 : le musée n’a pas à rougir de ses collections, bien au contraire. D’espace en espace, nous nous sommes attardés sur une gravure de Louise Bourgeois (n’est-ce pas Marc ?), nous nous sommes interrogés devant un tableau cinétique de Jean Tinguely, nous nous sommes arrêtés devant la noirceur d’un grand format de Mark Rothko, nous avons salué la présence de deux toiles du peintre Boulonnais Georges Mathieu, nous nous sommes laissés bercer par la douceur des sculptures de Constantin Brâncusi et nous avons eu la chance de découvrir de fabuleux clichés de Robert Mapplethorpe, mis à l’honneur dans l’une des expositions temporaires du moment. Que d’émotions.
RAISON 3 : s’il fallait encore vous convaincre, je vous parlerais de Basquiat’s « Defacement » : the untold story, la percutante exposition installée tout en haut du bâtiment. Ouverte par l’énigmatique question « Who killed Michael Stewart ? », elle revient sur un fait divers dramatique et surtout dramatiquement méconnu de 1983, quand un jeune artiste noir perdit la vie après avoir été tabassé par la police new yorkaise. Pourquoi ? Pour avoir tagué un mur dans une station de métro de l’East Village… Comment ne pas être ému face au message délivré par Jean-Michel Basquiat : exploration de l’identité noire et protestation contre la brutalité policière peuplent ses toiles. Le langage esthétique singulier et touchant du peintre haïtien, quasi enfantin, ne fait qu’apporter une gravité encore plus poignante au propos. L’exposition est complétée par des œuvres des artistes new yorkais de l’époque, comme le « Michael Stewart – USA for Africa », un grand format de Keith Haring pour le moins expressif, mais aussi par des coupures de presse et des affiches de protestation déclinant le chagrin de toute une communauté en deuil. L’exposition est présentée jusqu’au 6 novembre, si vous êtes de passage dans la Big Apple, ne passez surtout pas à côté (retrouvez les détails pratiques sous la dernière photo).
LE MOT DE LA FIN : pour tout cela et pour mille autres bonheurs, émotions, enthousiasmes, secousses et autres effervescences, nous remercions le musée Solomon R. Guggenheim pour son invitation. Pour tous les détails pratiques, c’est par ici. Et pour découvrir l’article de Marc sur le blog Slow Culture, c’est ici.
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