Il existe, dans le sud du Nord, au beau milieu du bocage de l’Avesnois, un endroit follement reposant bien que terriblement renversant. Un musée paradoxal de A à Z, qui s’élève comme un bloc contemporain au beau milieu d’une nature paisible. Dont les collections composées d’œuvres de verre procurent un réconfort incroyable. Cet endroit précieux s’appelle le MusVerre. Je vous y emmène aujourd’hui pour une visite qui, je le souhaite ardemment, vous emballera autant que moi.
RAISON 1 : la première chose à faire en arrivant dans le musée, c’est de foncer découvrir l’exposition Moi(S), prolongée jusqu’au 30 août. Et c’est parti pour une exploration des rapports que les hommes entretiennent avec eux mêmes et avec les autres. Mondes intérieurs, personnalités dissimulées, facettes de l’amour ou encore rapports de force sont évoqués au fil d’un parcours qui s’achève par un sas aux murs garnis de miroirs qui nous renvoient… à nous. Plusieurs œuvres ont particulièrement attiré mon attention. Tout d’abord celles de Françoise Pétrovitch qui, avec l’esprit et l’humour (parfois noir) qui la caractérisent, livrent à travers 3 toiles sa vision du cauchemar de la vie ; mais aussi le tableau de Bong Chull Shin qui affiche un splendide mot d’amour « i woke up with your name on my lips » composé d’éclats de verre particulièrement agressifs. Tout l’antagonisme des relations humaines sont ainsi résumées en quelques secondes à peine. Du génie !

Françoise Pétrovitch (toiles) et Gareth Noel Williams (verre soufflé émaillé)

Françoise Pétrovitch

Françoise Pétrovitch

Bong Chull Shin

Bong Chull Shin

Anne Donzé
RAISON 2 : si vous pensiez que les œuvres de verre sont froides et austères, le musée vous convaincra du contraire. La collection débute d’ailleurs avec les fameux bousillés, les objets que fabriquaient les ouvriers verriers pendant leurs temps de pause, et notamment les épis de faîtage, des parures de verre colorées que l’on retrouve sur les toits de Sars-Poterie et des villages alentours. Le parcours se poursuit à travers des pièces contemporaines qui séduisent, font parfois sourire ou interpellent. C’est le cas de la « Seated Dress Impression With Drapery », appelée « La Robe », qui a été moulée par Karen LaMonte sur le corps d’une femme âgée dans un atelier de Prague. Trois mois de cuisson ont été nécessaires pour achever cette prouesse de technicité qui n’est pas sans rappeler les gisants de marbre ou encore la statuaire gréco-romaine.

Épis de faîtage

À gauche, des bousillés, à droite, un épi de faîtage

« Seated Dress Impression With Drapery », surnommée « La Robe », de Karen LaMonte
RAISON 3 : après la visite, prenez le temps de faire le tour du bâtiment. Si, comme moi, vous êtes attentifs aux lignes, vous ne pourrez qu’être séduits par les proportions, l’apparente simplicité et la pureté de l’architecture du musée. Mon conseil : prenez la direction du petit parc jouxtant la pâture et les vaches voisines, où vous pourrez pique-niquer et savourer un peu plus encore la quiétude des lieux. Et vous remettre de ces belles émotions.
Merci encore aux équipes passionnées et attentionnées du MusVerre pour ce moment inoubliable. Pour y aller : 76 rue du Général de Gaulle à Sars-Poteries. Pour en savoir plus et connaître le programme des animations, c’est par ici.